Cette communication s'inscrit dans le cadre d'une thèse de doctorat et d'un projet ANR. Elle s'intéresse à la façon dont l'organisation collective des apprentissages s'organise chez les étudiants de l'université de Mayotte (Engeström, 1999).
La mise en place de situations collectives et régulières de travail entre étudiants est complexe à Mayotte, en raison des problématiques conjoncturelles (infrastructure de l'île en termes de transport collectif, épisodes de violence entraînant un arrêt de l'université...) et structurelles (université petite et peu adaptée au travail collectif). Certains outils numériques informels et non institutionnels, comme WhatsApp, prennent alors le relai dans ces situations de travail collectif empêché et dans leurs organisations. Une articulation entre travail individuel et travail collectif, soutenu par des outils numériques dans des situations hybrides prescrites et non prescrites se met ainsi en place, mettant en avant des usages variés d'un collectif d'étudiant à un autre (Zhang et al., 2019).
Les données sont recueillies à travers 30 entretiens semi-directifs avec une trame d'entretien, puis complétées par des traces numériques portant sur des échanges mettant en jeu des situations d'entraide, via WhatsApp.
Les résultats suggèrent que l'apprentissage collectif des étudiants dépend d'une proximité cognitive et affective (Wilson et al., 2008) qui participe à la structuration et la cohésion du système d'activité, ce qui a été peu étudié dans la littérature en éducation.