Un atelier d'écriture scientifique au sein d'un dispositif didactique d'acculturation aux discours universitaires disciplinaires : pour une approche collaborative de l'élaboration d'un état de l'art
Florence Vanderpoorten  1@  
1 : Université libre de Bruxelles

Cette communication questionne les enjeux épistémiques et les apports pragmatiques d'un
atelier d'écriture scientifique, et explore les aspects discursifs, énonciatifs et linguistiques des
productions qui en émergent.
Composante d'un dispositif accompagnant l'écriture d'une synthèse de ressources
bibliographiques – demandée en première année en Histoire dans mon institution et objet d'une
thèse en cours –, cet atelier vise un co-apprentissage par des relectures/réécritures
collaboratives de textes individuels s'accordant sur le genre et les objectifs. Il s'organise en
étapes : application et spécification des normes intrinsèques d'une synthèse, rédaction
personnelle et réécriture(s) collaborative(s) entre pairs de parties spécifiques du discours,
relecture(s) et mise en commun.
Outre son potentiel caractère motivationnel, l'atelier inciterait les étudiantes à (re)penser leur
posture, leurs pratiques, leurs rapports à leurs pairs et aux auteurtrices scientifiques, leur
intégration progressive dans une communauté scientifique et leur regard sur l'(leur) écrit. Des
résultats préliminaires tendent à conforter ces objectifs hypothétiques et encouragent une mise
en place anticipée de l'activité ainsi qu'une adjonction d'autres compétences mobilisées pour
l'écriture d'une synthèse dans l'enseignement supérieur.
Inscrite dans la didactique des discours universitaires, je m'inspire des travaux de Barré-de-
Miniac (2004), de Lafont-Terranova (2019) et de Niwese (2024). Néanmoins, ces derniers, à
l'instar de la majorité des études consultées sur le sujet, se penchent partiellement ou
intégralement sur une écriture créative ou introspective, et visent plutôt des scripteurtrices en
difficulté, en début de parcours scolaire, en fin de cursus universitaire ou plurilingues.
S'appuyant sur les apports indéniables de ces recherches, l'atelier porte ici exclusivement sur
une écriture scientifique disciplinaire en formation précoce. J'envisage concomitamment une
approche intégrée (Pollet, 2021), entrecroisant les aspects pragmatiques et normatifs dans
l'acculturation aux genres universitaires, et une réflexion autour des écrits intermédiaires
(notamment Chabanne & Bucheton, 2002 ; Leblay, 2014).
Sur le plan méthodologique, l'activité s'appuie sur ma participation active comme enseignante-
chercheuse, sur un corpus de synthèses et d'écrits intermédiaires analysé selon les principes
de l'Analyse du discours, et sur des questionnaires explorant les réflexions et les pratiques –
antérieures, actuelles et potentielles – des acteurtrices engagées dans le dispositif.


Bibliographie sélective
BARRÉ-DE-MINIAC, C. (2004). Une pratique d'écriture scientifique : La proposition de
communication. Pratiques, 121(1), 199‑215.
CHABANNE, J.-C. & BUCHETON, D. (2002). L'activité réflexive dans les écrits intermédiaires : quels
indicateurs ?. In J.-C. Chabanne & D. Bucheton (dir.), Parler et écrire pour penser, apprendre
et se construire, PUF, 25-51.
LAFONT-TERRANOVA, J. (2019). Deux ateliers d'écriture créative à l'université pour « réfléchir »
l'écriture de manière singulière. Recherches en didactiques, 26(2), 9‑24.
LEBLAY, C. (2014). Les écritures intermédiaires réflexives en littératie avancée. Le français
aujourd'hui, 184(1), 103-115.
NIWESE, M. (2024). Ateliers d'écriture et public multiculturel en difficulté. Récits de soi,
dispositifs adaptés et retours sur expérience. L'Harmattan.
POLLET, M.-C. (2021). Les recherches consacrées à l'écrit dans l'enseignement supérieur. Vers
une approche intégrée. In C. Scheepers (dir.), Former à l'écrit, former par l'écrit dans le
supérieur, De Boeck, 67-83.


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